Lastours à ma façon

dimanche 30 janvier 2011
par  Alain-Marc D.
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Celui que nous autres cafistes albigeois appelons tous affectueusement le BDS (1), le Bon docteur Soulié, a jugé que nous avons besoin d’élévation, à la fois culturelle et cultuelle. Notre Guide suprême nous a donc concocté en ce 30 janvier 2011 une randonnée audoise dans les quatre châteaux Lastours.. Nous étions douze apôtres (et aucun Juda).

Venant d’Albi, il a d’abord fallu passer le verrou de la Montagne noire, blanche d’une neige humide qui collait aux arbres et sous laquelle leurs branches ployaient joliment (j’ai appris à cette occasion qu’il existe aussi de la neige sèche).

Après avoir bartassé, comme il se doit, folâtrant dans une garrigue où le parfum du thym nous montait aux narines, nous sautâmes le torrentueux Grésilhou. Que de bonnes âmes mâles se dévouèrent pour tendre au passage du gué la main à ces gentes dames, en commençant par la jeune Margot Pouget, dans un geste que n’auraient pas désavoué les parfaits et les parfaites qui vivaient là au 12e et au milieu du 13e siècles, jusqu’à l’infâme croisade !

Nous arrivâmes en joyeuse troupe à Cabaret (et non pas, j’entends les mauvaises langues, au cabaret), ancien village cathare exhumé lors de fouilles archéologiques. Henri Assier nous régalait d’anecdotes historiques. Nous sûmes tout de la définition du castrum et des moeurs de l’époque, jusqu’aux détails des horribles tortures infligées aux martyrs cathares.

Cabaret, Quertinheux, Surdespine, nous vainquîmes l’un après l’autre sans péril mais pas sans gloire les châteaux (2). Du haut de la tour Régine, que vîmes nous venir ? Huit cents ans d’une histoire souvent tragique.

Puis nous banquetâmes, des agapes sur le pouce présidées comme il se doit par notre vénéré président Bernard Aymès. Toujours là pour veiller au grain du Club alpin français (Caf) d’Albi, il avait apporté une bouteille de rouge des Corbières, qu’il partagea avec tous les apôtres. Nous lui fîmes fête, car par distraction, au moment de faire nos bissacs, tous autant que nous sommes, nous oubliâmes le vin. Je pris mon pain et je le rompis à la main (j’avais oublié mon couteau). Je ne vous dis pas la Cène.

Comme on le remarque sur les photos, très souvent nous levâmes les yeux, pour apercevoir le Très haut, à travers des nuages troués d’éclaircies (rien à voir avec le versant tarnais, où c’est resté bouché toute la journée). Pour entrer directement en communication avec Lui, plusieurs fois le Patrick Soulié colla le portable à son oreille. Car c’est bien connu, d’où l’emplacement choisi il y a quelques mille pour établir ces fortifications, ici sur les contreforts de la Montagne Noire, ça passe.

Enfin nous longeâmes cette polluante balafre faite au Cabardès par l’ancienne mine d’or de Salsigne (3), mais aussi d’anhydride arsénieux (4). Nous découvrîmes la peu esthétique centrale photovoltaïque du Puits Castan, mer de panneaux au pied d’un ancien village audois (5), jouxtant un squelette de chapelle et un humble cimetière. Nous en conclûmes, que, près de 800 ans après la fin de l’épopée cathare, c’est la nature qui est devenue martyre. A l’arrivée à Villanière, Henri et Joëlle offrirent le café. Ainsi tout était bien, car dans café, il y Caf.

Alain-Marc Delbouys, salsignataire.

(1) Ne pas confondre avec la campagne Boycott, désinvestissement, sanctions, contre la colonisation des territoires occupés par Israël.

(2) http://les4chateaux-lastours.lwdsoftware.net /les4chateauxlastours ?Page=le_site&Np=1

(3) http://www.orpaillage.fr/sorties/salsigne.html

(4) http://www.siplast.fr/pdf/presse/CP_070706.pdf

(5) http://www.eoleres.com/fr/nos-projets/centrales-solaires/constructed/puits-castan.aspx

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